Pleine Lune (PV Apolyne)

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Nate tira une bouffée d'une gitane qu'il venait d'extraire de son blouson de cuir. Il exhala doucement en créant de petits cercles de fumée qui s'enfonçaient dans la nuit noire. Il ne parvenait toujours pas à comprendre le pouvoir qu'avait le tabac sur les êtres humains. Quand il fumait, il ne ressentait qu'un vague sentiment de chaleur dans ses poumons qui venaient ensuite se répandre dans sa bouche et, parfois un arrière goût plutôt agréable. Mais ce n'était rien comparé à l'exaltation de la traque et du sang. C'était devenu sa drogue Lire la peur s'inscrire dans les pupilles de ses victimes lorsqu'elles vivaient leurs derniers instants. Faire durer le suspens, s'amuser de leurs vaines tentatives de persuasion et même parfois de séduction pour rester en vie. Ils étaient si pitoyables : une main, la lame aiguisé d'un couteau, si simple à tuer. Comme des bêtes. Sauf qu'ils se croyaient toujours tellement supérieurs que c'en était affligeant. Le jeune homme écrasa le mégot entre ses doigts puissants en voyant l'objet de son attention pénétrer dans sa chambre, sur laquelle il avait une vue parfaite depuis la branche d'arbre sur laquelle il se tenait.
Apolyne. Ou un nom du style... Certainement encore une de ses étudiantes qui, parce qu'elles possédaient quelques dons hors du commun se croyait dans un mauvais sitcoms avec les histoires de potions et de formules. Une once de pouvoir gisait peut-être en elle mais que pouvait faire une graine tombée sur une terre infertile ? Rien de bon. C'était pourquoi il fallait mieux l'éliminer tout de suite avant qu'elle n'en sache trop et devienne une menace. Les humains avaient en effet cet insupportable instinct de survie qui les poussaient à déballer tout ce qu'il savait pour peu qu'on pointe une arme vers eux Pathétique.

La jeune fille était blonde, de corpulence moyenne avec un petit air effronté inscrit sur son visage. Nate ne chercha pas plus loin. Il ne regardait pas les filles comme le feraient n'importe quels garçons de son âge. Il le faisait d'une manière froide, cruelle et mathématique. Il étudiait la corpulence pour trouver quel moyen il aurait de tuer sans perdre une énergie précieuse et l'expression du faciès pour deviner la réaction de la personne. Celle-ci ne se laisserait pas aller à la peur, c'était une évidence. Non, elle allait tenter de paraître intrépide, peut-être quelques tentatives d'humour mais elle finirait par comprendre et Nate savait par avance qu'il prendrait un grand plaisir à voir ses yeux briller devant l'horreur de son destin.
Il caressa de ses ongles parfaitement polis sa peau mate avant de contracter sa mâchoire dans une indicible rage en voyant la jeune fille placer négligemment ce qu'il devinait être un grimoire sous son lit. L'insouciance humaine demeurait pour lui des plus insupportables. Il était temps. Il jeta un caillou contre sa fenêtre. Les filles trouvaient toujours ça incroyablement romantique. Ça le sera tout de suite moins quand elle comprendra l'objet de sa venue...

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